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Chapitre 4 : Suites numériques et domination

On cherche des moyens pour décrire une suite infinie de nombres.

Exemple de suite : 1 2 4 8 16 32


Definition formelle : suite numérique

Une suite numérique est une application de \(\mathbb{N}\) vers \(\mathbb{R}\)

On peut (entre autres) définir une suite :

  • Par une expression directe : \(u(n) = 2^n\) ou \(u : n \rightarrow 2^n\)
  • Ou par une definition recursive : \(u(0) = 1, u(n+1) = 2 u(n)\)

On préfère, quand c’est possible, des expressions directes.


Exemples de suites

Habituellement \(n\) est le nom de la variable.

  • Suite constante : \(V(n) = 4 ; V : 4\; 4\; 4\; 4\; 4…\)
  • Suite quadratique : \(H(n) = n^2 = n \times n ; H : 0\; 1\; 4\; 9\; 16\; 25\; 36…\)
  • Suite factorielle : \(N(n) = n! = n \times (n-1) \times (n-2)… 3 \times 2 \times 1 \;;\;N :1(par\; convention)\; 1\; 2\; 6\; 24\; 120\; 720…\)
  • Suite geometrique : \(U(n) = 2^n = 2 \times 2 \times 2 \times … \times 2\; ; \; U : 1\; 2\; 8\; 16\; 32…\)
  • Suite logarithmique : \(K(n) = log_2(n)\; ; \; K : Nan\; 0\; 1\; 1,58…\; 2\; 2,32…\; 2,58…\; 2,80…\; 3…\)
  • Suite racine carré : \(L(n) = \sqrt{n}\;;\; L : 0\; 1\; 1,41…\; 1,73…\; 2\; 2,23…\; 2,64…\; 2,82…\; 3 …\)

Les algorithmes les plus performants sont ceux dont la complexité croît le plus lentement (\(log_2(n)\))


Definition : domination

Soient \((V_n)\) et \((D_n)\) deux suites numériques. On dit que \(D\) domine \(V\) si

\(\exists M \in \mathbb{R}, \exists N_0 \in N, \forall n > N_0, |V_n| \leq M |Dn|\)

\(|x|\) represente la valeur absolue de \(x\)

Remarques :

  • Si la suite \(D\) ne s’annule plus au bout d’un certain terme, on a : \(D\) domine \(V\) si et seulement la suite \(n \rightarrow \frac{(V_n)}{(D_n)}\) est bornée.
  • Pour 2 suites quelconques, on n’a pas forcément que l’une domine l’autre.

Notations

  • Si \(D\) est une suite on note \(O(D)\) l’ensemble des suites dominées par \(D\).
  • Si \(U\) est une suite on note \(\Omega(U)\) l’ensemble des suites qui dominent \(U\). (Attention \(\Omega\) signifie autre chose en théorie des nombres)
  • Par convention on écrit \(U = O(D)\) plutôt que \(U \in O(D)\)
  • Pour indiquer que \(U\) est dominée par \(D\) on peut écrire \(U<<D\), ou \(U= O(D)\) ou \(D = \Omega(U)\) (ou \(D>>U\)).

Exemple :

\(n = O(n^2)\) \(n<<n^2\)


Propriétés :

Soient \(U,V,W\) des suites (quelconques) et \(m\), \(w\) des nombres réels (quelconques) alors :

  • Si \(U<<V\) et \(V<<W\) alors \(U<<W\)
  • Si \(U, V<< W\) alors \(mU + V <<W\)
  • Si pour tout \(n \in \mathbb{N}, |V_n| \leq |m| |W_n|\) alors \(V<<W\)
  • L’ensemble \(O(1)\) est l’ensemble des suites bornées
  • L’ensemble \(O(V)\) est égale à l’ensemble \(|V|\). \(O(1)\) (\(= \{(v_n \times U_n)_{(n \in \mathbb{N})} /U\) suite bornée\(\}\))

Remarque : Si \(U, F, W\) sont des suites alors - \(U<<U\) - \(O(U) O(F) = O(F.U)\) - Si \(U<<W\) alors \(U.V<<M.V.\)


Notation :

Si \(U\) et \(V\) sont des suites et que on a \(U<<V\) et \(V<<U\) on note \(U = \Theta(V)\) (ou \(V = \Theta(U)\) c’est une relation d’équivalence).

Illustration :

Dans la suite la variable est \(n\) et \(a,b,c\) sont des nombres positifs non nuls avec \(c>1\)

  • \(log_a(n) << n^b << c^n << n ! << n^n\) (et pas d’égalité de classe)
  • si \(a < b\) alors \(n^a << n^b\) (et \(n^b \neq O(n^a)\))
  • si \(a < b\) alors \(a^n << b^n\) (et \(b^n \neq O(a^n)\))
  • \(1 = O(n)\) mais \(n \neq O(1)\)
  • \(4n^5 + 3n^4 + 10n + 20 = \Theta(n^5)\)
  • \(log_a n = \Theta(log_b n)\) (si \(a\) et \(b\) différents de \(1\))
  • \(n log_a n \neq O(log_a n)\) mais \(log_a n = O(n log_a n\)) (si \(a \neq 1\))